Ailee hocha la tête et laissa les deux accompagnants de la jeune femme mettre les nouveaux arrivants au pré, avant de tendre légèrement la main. Je m'appelle Ailee. Voulez vous que je desselle votre monture ? Cela risque de prendre un peu de temps, si vous tenez à rester jusqu'à ce qu'ils soient installés. Je dois juste aller prévenir le palefrenier qu'il faut préparer quatre boxs. Elle désigna l'écurie derrière elle, ou on voyait passer un jeune homme à la carrure assez imposante, et ou on entrevoyait le nez de quelques chevaux qui passait la tête à l'extérieur de leur boxs en entendant toute cette agitation.

Ailee revassait silencieusement, toujours appuyée sur le bord du balcon, et sursauta lorsque la voix de l'artiste s'éleva derrière elle. Elle ne se retourna pas mais soupira légèrement avant de répondre. - En effet, il faut croire que la foule ne me réussit pas plus aujourd'hui qu'hier. dit-elle d'une voix égale. Elle se retourna vers Lisa et le regarda rapidement de haut en bas en tripotant l'un des rubans de sa robe. - Sympathique, votre tenue. lâcha-t-elle.

Je n'avais rien vu de la prestation de ce qui semblait être des acrobates. Les yeux baissées, j'étais perdue dans mes pensées. La foule m'étouffait. Une fois la représentation terminée, je tirais sur la manche de mon frère et me mettais sur la pointe des pieds pour lui demander à l'oreille si je pouvais sortir. Il hésita un instant et finalement il me sourit légèrement et hocha la tête en signe d'approbation. Je le remerciais silencieusement puis m'éloignais vers les balcons, en espérant de tout coeur qu'il n'y ai personne. Et je fus heureuse de constater que c'était le cas. J'allais m'appuyer sur la barrière et soupirais. J'étais définitivement bien mieux ici qu'à l'extérieur.

( Je n'ai aucune action à faire faire à Eiden pour l'instant, il reste dans son coin ) Je gardais la tête baissée tandis que le lord Snape et le fils du laird Mackinnion discutaient, mais lorsque mon frère me bouscula légèrement sans le faire exprès, je relevais la tête et croisais, par malheur, les pupilles bienveillantes du fils Mackinnion et, honteuse et effrayée de la réaction qu'il pourrait avoir, je rebaissais immédiatement les yeux en me mettant légèrement derrière mon frère. Si j'avais causé du tort à mon père, je savais ce qui m'attendait. Je serais punie. Et pas de la meilleure des façons. Alors je priais intérieurement pour qu'il ne me prenne pas pour un fruit du démon ou autre créature sordide qui serait descendue sur terre afin d'assouvir ses sombres desseins ou autres, mais qu'il sache que ce qui causait la couleur étrange de mes yeux ( particolors bleus et verts ) n'était qu'une simple malformation parfaitement naturelle, tout comme la couleur irréelle de ma chevelure. Je priais de tout mon coeur pour qu'il ne fasse pas de remarque désobligeante ou quelque chose qui nuirait à la réputation de mon père. Et je restais statique derrière mon aîné, sans même accorder un regard aux nouveaux venus dans la salle qui semblaient être le fruit de toutes les attentions.

Je passe un long moment sur le balcon, repoussant autant que je le peux le moment ou je devrais entrer dans la salle bondée. Cependant, le moment en question arrive bien plus tôt que prévu, quand mon frère vient me chercher pour me ramener auprès de ma famille. Je soupire, encore. Mais je suis bien obligée de le suivre. Je lui emboîte le pas à regret et garde la tête baissée, sans croiser le regard des invités. Je finis par m'arrêter auprès de mon père, à côte de mon frère, et les suis inlassablement tandis que mon père salue ses connaissances, et discute de sujets ennuyeux avec eux. Puis vient le moment ou mon père se retrouve aux côtés du fils du laird Mackinnion, qui discute avec le maitre de maison, et le salue. Personnellement, je reste presque collées à mon frère, les yeux baissés. - Lord Snape, Lord Mackinnion. Comment allez vous en ce bon début de soirée ? dit mon père.

En voyant le duc descendre d'une marche et chercher mon regard, je baisse un peu plus les yeux pour cacher leur défaut, et, réflexe de petite fille, qui fait tiquer mon père, je m'accroche à la manche de mon frère. L'homme, qui m'intimide un peu je l'avoue, effleure ma main pâle et glacée de ses lèvres puis se redresse et détourne son attention de moi, me permettant de reprendre mon souffle que j'avais inintentionnellement retenu. Nous invitant à entrer dans sa demeure, il s'écarte légèrement et j'avance. Mon frère m'indique d'un geste de le lâcher et j'obéis mais reste près de lui. Je sais, on dirait une enfant de trois ans. Que voulez vous. Une fois arrivée dans la salle principale, je constate qu'effectivement nous somme les premiers. Pendant que ma famille contemple admirativement les murs, lustres et plafonds, je garde les yeux obstinément baissés et reste dans un coin de la salle, perdue dans mes pensées. Je profite de ce court moment où nous sommes seuls pour tenter de me relaxer au maximum, car bientôt cette salle sera remplie de mon pire cauchemar : la foule. J'ai toujours détesté la foule. Je déteste ce sentiment de s'étouffer tellement les gens sont collés les uns aux autres, d'être pris au piège dans une marée humaine et de ne plus pouvoir respirer tellement il y a de personnes autour de soi. Je préfère de loin la solitude. Le grand air. Empruntant l'une des grandes portes vitrées menant vers l'extérieur, je me rends sur l'une des terrasses entourant le château et respire l'air pur et frais de ce début de soirée à pleins poumons.

Parée d'une robe aux multiples nuances de bleu rehaussées d'or, je regarde le paysage défiler à l'extérieur de la voiture à chevaux qui nous mène vers la demeure du Lord Snape. Je ne sais rien de cet homme, mais si mon père a prit la peine de nous emmener tous les trois, mon frère, ma soeur, et moi, c'est que c'est un homme un tant soit peu important. Je soupire discrètement. Je n'avais profondément pas envie de venir mais, sur ordre de mon père, mon frère m'a convaincue. Il savait qu'il était le seul à pouvoir me persuader de les accompagner. Je repousse mes cheveux sur mon épaule et joue avec l'une des mèches du bout de mes nombreuses tresses. Plusieurs heures ont été nécessaires pour finalement obtenir un résultat qui a ravi mon frère, et à peine tiré un sourire à mon père ainsi qu'à ma soeur : des dizaines de tresses, d'abord collées sur mon crâne puis laissées volantes dans mon dos. Ce tressage les a à peine raccourcis. Je sors de ma rêverie lorsque les chevaux s'arrêtent, et que mon père descends. Je sors à sa suite, ainsi que mon frère et ma soeurs aînés. Tandis que je reste en arrière et vais cajoler légèrement les chevaux, les yeux baissés ( leurs couleurs ont tendance à surprendre au début, j'ai appris à garder les yeux baissés devant presque tout le monde ), mon père et mes aînés vont saluer notre hôte. Je crois que nous sommes les premiers arrivés. Mais je n'en suis pas sûre. Après quelque minutes, mon frère me fait signe et je le rejoins, hésitante, les yeux toujours baissés et murée dans mon silence. J'ai toujours été de nature timide, et je le suis chaque jour un peu plus de jour en jour à cause de ma différence. Personne n'a jamais réussi à changer ça.

Pas faux. Bref, je modif ça et c'est bon.