La bohémienne avait dormi pendant une bonne partie de la journée ayant suivi son accident, ne se réveillant que de temps à temps pour boire, manger, et prendre les traitements offerts par le Duc. Elle se réveilla tard dans la journée. Le soleil était en train de se coucher projetant des ombres tel un théâtre d'ombre chinoise, sur les murs de la chambre. Sa fièvre était retombée fort heureusement. Ce ne serait qu'une courte convalescence, elle avait échappé au pire, sans doute grace aux remèdes de son hôte. Il devait être aussi douée qu'elle en herboristerie. C'était intéressant à constater. Il y avait beaucoup de gens comme eux dans le pays, mais rare étaient ceux qui touchaient aux côtés sombres de la chose. Elle se demandait si ces concoctions étaient toujours des remèdes ...
Toujours légèrement affaiblie, elle se redressa et s'assit dans le lit. La pièce était vide, les servants vaquant à leur occupation, Mary avait dû aller préparer le repas. Quant au Duc, elle se demandait bien ce à quoi il était occupé. Il était si mystérieux ce qui forcément donnait envie à Lisa de se montrer curieuse, fouineuse, bien qu'elle ne se permettrait pas d'abuser de sa gentillesse après qu'il l'ait sauvé. Elle n'allait donc pas fouiller le manoir alors que personne n'était là pour la surveiller, mais elle pouvait bien se permettre d'inspecter la chambre dans laquelle on l'avait installé.
La jeune femme laissa tomber ses jambes du rebord du lit. Le contact de ses pieds avec le parquet froid la fit frissonner. Elle se drapa de la couverture fine qu'on avait rajouté à ses draps et se leva finalement. Ses premières pas furent chancelant mais bien vite elle retrouva une stabilité et commença à faire le tour. Il n'y avait pas grand chose. Quelques meubles, la chaise sur laquelle s'était assis le Duc et Mary lorsqu'ils la veillaient, une coiffeuse ... Un miroir se trouver sur cette dernière. Lisa s'installa sur le tabouret et observa son reflet, elle n'avait pas l'air fraîche, ce qui n'était pas étonnant après les heures qu'elle venait de passer à transpirer pour faire sortir le mal de son corps. Elle ouvrit le tiroir de la coiffeuse et découvrit deux livres à l'intérieur. Un semblait être des contes de fée, l'autre un recueil de poésie. La jeune femme les observa quelques temps avant d'attraper le recueil observant la couverture en cuir avec attention. De magnifiques lettres dorées indiquait le nom de l'auteur et le titre de l'oeuvre globale. Elle glissa ses doigts fins par dessus les dorures afin de s'approprier chacune des lettres.