C'était son premier moment de répit depuis que sa fiancée était arrivée sur le Domaine. William avait finalement réussi à négocier une sortie en ville, prétextant qu'il devait aller acheter un livre scientifique à Édimbourg, et qu'il en profiterait au passage pour aller saluer les bourgeois qui coopéraient avec la famille Mackinnion. Il passerait ainsi la nuit en ville avant de rentrer au château pour retrouver sa famille et Arianne.
Son échappée tombait à pic. Il avait eu vent d'un rendez-vous au sein de la bande de contrebandiers qu'il avait rejoint. Rien de bien palpitant mais ils devaient discuter d'un nouveau plan d'attaque. William avait besoin de se changer les idées et cette réunion était parfaite.
Il était prévu de se retrouver au port, dans un entrepôt qui semblait plus à l'abandon qu'en activité. Le jeune homme voyait la silhouette menaçant de la grande bâtisse le regarder dans la nuit. L'entrée n'était autre qu'une gueule béante qui l'attendait grande ouverte. Il vérifia que la capuche de son manteau était bien en place avant de traverser l'étendue qui le séparait du hangar. Ce n'était pas trop loin, une centaine de mètre peut-être, mais à la vue des regards. William profitait du couvert de la nuit pour se déplacer, mais on n'était jamais trop sûr.
Lorsqu'il arriva dans le bâtiment, il suivit le mur délabré jusqu'au fond de la bâtisse pour découvrir un petit groupe de bandits qui s'éclairaient à la lumière de trois bougies. William les salua avant d'aller s'asseoir. Nul besoin de dévoiler son identité. Ici ce qui importait était les actes, non la personne. Il savait que quelques uns des membres se doutaient de son identité, après tout il était connu, mais n'avaient encore rien dit, et c'était tant mieux !
Sans un mot Myrsela exerça avec douceur une pression, et l'étalon se mit au trot sans révolte...Il serpentait de sa cadence régulière entre les arbres, dans la pénombre. Myrsela ne faisait pas confiance à cet homme, mais la force des choses faisait que cette rencontre était exceptionnelle. Après ...elle aviserait. Elle ne l'avait pas fait pour lui et ses intérêts, mais par respect pour les quelques principes desquels elle se faisait loi.